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La Grande-Bretagne, le Koweït et les Affaires de l’Arabie de la fin du XIXe siècle à 1914 (5/5) : les Affaires de l’Arabie (2/2)

Par Yves Brillet
Publié le 21/09/2016 • modifié le 13/04/2020 • Durée de lecture : 16 minutes

Map Arabia ca 1900

Le conflit entre Ibn Rashid et Ibn Saoud pour le contrôle du Nedj : 1901-1905

Ibn Rashid ne renonça cependant pas à ses plans d’invasion. En décembre 1901 et janvier 1902, des rumeurs firent état de sa présence à la frontière du Koweït et de l’imminence d’une attaque contre Moubarak, malgré les assurances données par les autorités turques qui s’étaient engagées à ce qu’il retire ses troupes dans l’intérieur de la péninsule (1). Selon le rapport du Résident politique adjoint du 23 février 1902, les autorités turques avaient en outre donné autorité à Ibn Rashid sur les tribus du Nedj, de Hassa et du Qatar. Celui-ci ne pouvait cependant plus utiliser le port de Koweït pour importer les armes nécessaires au maintien de sa domination. Abd al Rahman en profita pour relancer les hostilités contre son rival. Son fils Abd al Aziz quitta secrètement le Koweït et à l’issue d’un raid audacieux réussit à reprendre Riyad (2). Au cours des mois qui suivirent, Ibn Saoud parvint à gagner à sa cause des tribus bédouines auparavant favorables à Ibn Rashid qui, se trouvant dans l’incapacité de mater la rébellion, se tourna vers la Turquie pour obtenir son aide, accusant au passage les autorités britanniques de chercher à prendre le contrôle du Nedj et de toute la partie orientale de la péninsule (3). De son coté, Abd al Aziz Ibn Saoud ayant quitté Riyad pour attaquer les tribus restées fidèles à Ibn Rachid, se rapprocha en avril du Résident politique dans le Golfe pour demander la protection de la Grande-Bretagne, après que son père ait été dissuadé par Moubarak d’accepter une offre de la Russie lui garantissant sa sécurité (4). Le 11 mai 1902, Abd al Rahman quitta à son tour le Koweït pour rejoindre son fils à Riyad.

Au cours de l’été, le consul britannique à Bassora fut informé qu’Ibn Rashid préparait avec l’aide de la Turquie une expédition contre Moubarak et Ibn Saoud. L’India Office demanda à ce que le Résident politique dissuade le Cheikh du Koweït de participer à toute action l’engageant aux côtés d’Ibn Saoud (5). Le 3 octobre, le Government of India répondit que les instructions avaient été transmises à Kemball, spécifiant que Moubarak serait informé que la protection accordée par l’accord secret de 1899 ne pouvait s’appliquer au-delà des limites définies dans le mémorandum de Lansdowne du 4 décembre 1901 (6). A la suite d’une série de raids et d’accrochages entre les deux protagonistes, Ibn Saoud remporta sur son rival un succès plus marqué qui mit temporairement fin aux hostilités (7).

A la fin de l’année 1902, le rapport des forces en Arabie après la reprise de Riyad et l’ascendant pris sur Ibn Rashid permettait donc à l’émir wahhabite d’envisager avec optimisme l’avenir de son Etat. Ibn Rashid lança néanmoins de nouvelles expéditions contre le Koweït au mois de janvier 1903. Comme à l’accoutumée, Kemball informa Moubarak que le gouvernement britannique ne pouvait le protéger contre des opérations menées depuis l’intérieur de la péninsule. Lors d’une entrevue le 18 janvier 1903, le Résident lui fit comprendre que seul le soutien des autorités britanniques lui avait permis de préserver son indépendance vis-à-vis de la Porte mais qu’une intervention plus directe ne pouvait pas être envisagée. Kemball ajouta que Londres n’avait pas manqué de protester auprès de la Turquie par la voie diplomatique. Il répéta que les autorités britanniques lui conseillaient de ne pas se monter agressif vis-à-vis d’Ibn Rashid dont la puissance semblait sur le déclin et de ne rien tenter qui puisse le mettre en difficulté (8). Face au danger que représentait pour sa sécurité une alliance entre la Turquie et Ibn Rashid, Ibn Saoud se montra alors favorablement disposé envers les offres de la Russie lui promettant aide et protection (9). Les autorités britanniques lui firent rapidement savoir qu’elles ne considéraient pas qu’il était opportun de permettre à une nation européenne de s’immiscer dans les affaires du Nedj et d’accepter l’offre de la Russie alors que la Grande-Bretagne était la puissance dominante dans le Golfe et entendait le rester (10).

Les hostilités continuèrent au cours de l’année 1903 et permirent à Ibn Saoud de reprendre Zilfi et le district de Sedir (11). En 1904, Ibn Rashid redoubla d’effort pour obtenir le soutien actif de la Porte. Le 4 janvier, il télégraphia au Grand Vizir pour prendre les ordres du gouvernement ottoman, soulignant qu’Ibn Saoud cherchait à entrer en relation avec les autorités britanniques dans le Golfe. Constantinople décida de mettre en alerte un corps expéditionnaire à Bagdad. Les reconquêtes du sud du Nedj et de Qasim décidèrent la Turquie à intervenir dans la péninsule (12).

Les réactions britanniques face à l’intervention de la Turquie en Arabie

Confrontée à une situation en constante évolution où chaque protagoniste semblait sur le point de prendre l’ascendant sur son rival pour voir ensuite ses victoires remises en question, où Ibn Rashid et Ibn Saoud pouvaient tour à tour chercher le soutien de la Turquie ou des autorités britanniques, contrainte aussi de contrôler Moubarak et de ne pas donner au gouvernement turc l’occasion de remettre en cause le statu quo au Koweït, la Grande-Bretagne chercha à maintenir autant que possible une stratégie de neutralité active lui permettant d’une part de défendre ses intérêts au Koweït et dans le Golfe sans provoquer inutilement la Turquie et d’autre part, de ne pas prendre position pour l’un ou l’autre des deux chefs cherchant à établir leur domination sur le Nejd.

Malgré les succès d’Ibn Saoud au cours de l’année 1903, le Foreign Office et l’India Office n’avaient pas radicalement modifié leur position concernant d’éventuels contacts avec Riyad. Mais l’ambassadeur avait, sur instructions de Londres, averti la Turquie que son gouvernement ne pouvait accepter une modification du statu quo et insistait pour que la Porte tienne son engagement vis-à-vis d’Ibn Rashid. Il faisait cependant remarquer à Londres que l’établissement d’un Etat wahhabite ne constituerait pas nécessairement un avantage pour la Grande-Bretagne (13). En février 1904, suite au désir exprimé par le Government of India d’envoyer un officier dans le Nedj afin de collecter des informations sur l’évolution de la situation, le Secrétaire d’Etat pour l’Inde informa le vice-roi qu’aucune démarche visant à entrer en relation avec les wahhabites n’était possible sans l’accord préalable de Londres (14). Le 23 février, O’Conor confia à Lansdowne qu’il approuvait cette décision tout en reconnaissant l’intérêt qu’il y avait à obtenir des renseignements fiables sur l’état des forces dans la péninsule (15). Face à l’urgence de la situation, le Government of India, pressa cependant Londres d’adopter une politique plus active, montrant ainsi que les autorités britanniques en Inde considéraient avec moins de réticence la possibilité d’une intervention plus directe (16). Le Résident politique en poste à Bagdad fit savoir le 24 avril que le gouvernement ottoman avait mobilisé quatre régiments d’infanterie pour la reconquête de la province de Qasim, transféré 4 000 livres turques, et expédié à Ibn Rashid des armes ainsi que des munitions (17). Suite à ce message, Curzon informa l’India Office qu’il lui semblait impératif de mettre en garde la Turquie contre toute intervention dans les affaires de l’Arabie et d’agir de manière à préserver les intérêts britanniques dans la région (18).

Le corps expéditionnaire constitué de 2 000 hommes et doté de six canons quitta la vallée de l’Euphrate dans les derniers jours de mai 1904. Auparavant, Ibn Saoud, conscient de la menace turque, avait écrit au Résident dans le Golfe pour protester contre l’invasion des troupes ottomanes et pour solliciter l’aide de la Grande-Bretagne (19). Devant l’urgence de la situation et l’éventualité d’une intervention militaire turque, Curzon télégraphia à l’India Office qu’il serait judicieux de dépêcher un Agent politique au Koweït (20). Entre temps, le Foreign Office avait une fois de plus demandé à son ambassadeur de rappeler à Constantinople que la Grande-Bretagne, dans le but de préserver la paix, avait dissuadé le Cheikh du Koweït de prendre part, même indirectement, aux hostilités (21). Pour O’Conor néanmoins, la légitimité des mises en garde de la Grande-Bretagne contre l’aide apportée par la Turquie à Ibn Rashid pouvait se discuter dans la mesure où ce dernier était l’agressée. Il conseillait ainsi de limiter l’action de la diplomatie britannique à la préservation de l’intégrité territoriale du Koweït et de n’intervenir que si les autorités ottomanes persistaient à soutenir Ibn Rashid (22).

La suite des échanges entre le Foreign Office, l’India Office et le Government of India souligne les différences de perspective concernant la nature et le degré d’implication souhaitable dans les affaires de l’Arabie, la préservation d’un certain équilibre des forces et l’inscription du problème dans le cadre plus vaste des relations turco-britanniques. Dans une communication du 25 mai à Curzon, le Secrétaire d’Etat Brodrick résuma les arguments d’O’Conor : les protestations diplomatiques de la Grande-Bretagne pouvaient embarrasser le Sultan mais n’avaient pas le pouvoir de le dissuader d’agir pour maintenir le statu quo et ne manqueraient pas d’être perçues comme une déclaration de soutien aux wahhabites. En outre, le refus de laisser la Turquie venir en aide à Ibn Rashid dans son combat contre Ibn Saoud qui cherchait à rétablir un Etat wahhabite dominant l’Arabie centrale et à détruire la puissance de l’émir de Hail, pouvait avoir des conséquences négatives sur la situation et le prestige de la Grande-Bretagne au Koweït (23). Le lendemain, Curzon revint longuement sur la communication de l’India Office et critiqua sans détour l’analyse proposée par le Foreign Office et apparemment acceptée par Brodrick. Faisant référence à la dépêche du 24 mars 1904, il rappela la position du Government of India concernant la situation dans le Nedj et les conséquences possibles pour la Grande-Bretagne au Koweït. Outre les considérations sur le principe de neutralité réciproque reconnu par Londres et Constantinople, Curzon insistait sur la nécessité absolue de préserver les intérêts britanniques dans la partie orientale de l’Arabie et sur le fait que la Grande-Bretagne ne pouvait accepter que le soutien apporté à l’un des protagonistes luttant pour le contrôle du Nedj affecte les relations entretenues par les autorités britanniques avec les principautés du Golfe. En outre, Curzon faisait clairement savoir que l’influence de la Grande-Bretagne au Koweït dépendait pour partie des succès d’Ibn Saoud et qu’une victoire des wahhabites lui paraissait préférable au rétablissement de l’influence du « protégé » de l’Empire ottoman (24).

Les campagnes victorieuses d’Ibn Saoud

L’expédition militaire turque dans le Nejd dura trois mois. Parti trop tard pour empêcher la chute de Burayda, le corps expéditionnaire ottoman parvint cependant à bloquer une opération wahhabite contre Hail avant de se diriger vers la province de Qasim. Les premiers combats eurent lieu à Bukariyah le 15 juillet 1904 où dans un premier temps les troupes turques prirent l’avantage sur Ibn Saoud avant d’être encerclées par les Bédouins du Qasim. Lors de cet engagement, le commandant turc de l’opération ainsi que ses principaux officiers furent tués. Les Turcs se replièrent à proximité de la ville de Rass et n’en bougèrent pas pendant six semaines, l’ennemi contrôlant leur flanc est. Aux alentours du 27 septembre, les Turcs et Ibn Rashid tentèrent une sortie et durent subir le bombardement de l’émir de Burayda allié d’Ibn Saoud qui les mit en déroute. Sur les 2 000 hommes que comptait le corps expéditionnaire turc au départ de Samawa, 700 se réfugièrent à Kalafah entre Hail et Burayda, où Ibn Rashid refusa de leur porter assistance. Ceci signa l’échec complet de la tentative turque de reconquête militaire du Nejd (25).

A la suite de ce succès, Ibn Saoud et les autorités ottomanes négocièrent un compromis, les Turcs ayant peut-être compris qu’ils avaient, en la personne d’Ibn Rashid, parié sur le mauvais cheval (26). En octobre 1904, Ibn Saoud fit parvenir une lettre d’excuses au Vali de Bassora dans laquelle il demandait la clémence et le pardon des autorités ottomanes, pardon que celles-ci semblèrent disposées à lui accorder. L’émir wahhabite offrait sa soumission et sollicitait la reprise des subsides que lui versait Constantinople (27). Les rumeurs concernant une nouvelle expédition turque en Arabie centrale conduisirent Ibn Rashid et Ibn Saoud à se rapprocher des Turcs et à réaffirmer leur désir de parvenir à une paix durable (28).

En dépit de l’imminence d’une intervention de la Turquie en Arabie, Londres ne ressentit pas le besoin de réorienter sa politique de non-intervention. Lansdowne rappela ce principe de neutralité à l’India Office le 16 décembre et Brodrick télégraphia à son tour au Government of India le 30 décembre pour l’informer que l’action des autorités devait se limiter à la protection des intérêts britanniques sur le littoral et que rien ne devait être fait ou dit qui puisse impliquer, même indirectement, la Grande-Bretagne dans les affaires de l’intérieur (29). Le 17 janvier 1905, le Résident politique dans le Golfe transmit le rapport de l’agent politique en résidence au Koweït qui annonçait l’arrivée imminente d’Ibn Saoud en route vers Safwan où il devait rencontrer le Valid de Bassora en présence de Moubarak qui sollicita à nouveau la protection de la Grande-Bretagne pour lui et Ibn Saoud, faute de quoi ce dernier se verrait contraint d’accepter la présence la Turquie dans le Nedj (30). Malgré cette tentative de chantage, le Government of India répliqua qu’il excluait toute intervention dans le conflit dans la péninsule (31). A l’issue des rencontres entre Moubarak, Ibn Saoud et le représentant du gouvernement ottoman les 8 et 13 février 1905, l’émir wahhabite fut nommé Qaimakam pour le sud du Nejd et reçut l’assurance qu’Ibn Rashid ne serait plus autorisé à intervenir au-delà des limites du Jebel Chammar. Selon les termes de l’accord entre Ibn Saoud, Moubarak et les autorités ottomanes, la Turquie entendait aussi occuper militairement la province de Qasim (32).

En raison de la présence de troupes ottomanes dans le Qasim et de l’accord passé à Safwan, Ibn Saoud se détourna des affaires de l’Arabie centrale pour tenter de pousser son avantage en direction des principautés du littoral. A la fin de l’année 1905, il visita le Qatar et chercha à entrer en relation avec les cheikhs de la côte des Pirates. La réaction du Government of India ne se fit pas attendre. Une dépêche du 11 janvier 1906 informa l’India Office qu’aucun acte d’hostilité vis-à-vis des chefs jouissants de la protection de la Grande-Bretagne ne pouvait être toléré et que toute velléité d’intervention de la part d’Ibn Saoud serait considérée comme un geste inamical (33). Dans l’intérieur de la péninsule, les hostilités un moment suspendues entre les forces rivales de Riyad et de Hail avaient repris et après une série d’accrochages et de combats incertains entre les deux armées, Ibn Rashid fut défait et tué par les wahhabites le 11 avril 1906. Lorsque la nouvelle fut confirmée, Cox interpella le Goverment of India sur l’opportunité d’entrer en relation avec le nouvel homme fort du Nedj, Cox indiquait qu’Ibn Saoud lui avait signifié une nouvelle fois son désir de se mettre sous la protection de la Grande-Bretagne. Il estimait qu’un traité d’amitié avec l’émir wahhabite garantirait la situation du Sultan de Mascate et des chefs établis sur le littoral, qu’il faciliterait les entreprises de reconnaissance dans le Nedj, et que les tribus de l’Arabie centrale, excédées par la présence turque, finiraient par se tourner vers une autre puissance européenne pour assurer leur protection. Il ajoutait enfin qu’Ibn Saoud se sentait maintenant assez fort pour chasser les Turcs de la province d’Hassa (34). La réponse de Morley, qui avait succédé à Brodrick comme Secrétaire d’Etat pour l’Inde, fut une fois de plus sans appel : Londres s’opposait à tout contact ou relation avec le Nedj et l’action de la Grande-Bretagne devait se limiter au littoral du Golfe (35).

Conclusion générale

L’étude sur une période relativement longue des rivalités entre les deux factions rivales en conflit pour le contrôle du Nejd, la prise en compte de l’action de la Turquie pour tenter d’imposer son autorité et d’imposer une reconnaissance de sa suzeraineté sur Ibn Saoud et Ibn Rashid et l’analyse de l’attitude de la Grande-Bretagne vis-à-vis des différents protagonistes donnent suffisamment de recul pour dégager les axes cardinaux de la politique britannique dans la région.
Ainsi que le fait remarquer Gary Troeller dans The Birth of Sa’udi Arabia, deux constantes se dégagent : le principe de non-intervention dans les affaires intérieures de l’Arabie et la subordination des intérêts britanniques locaux de la Grande-Bretagne aux impératifs dictés par les considérations de politique internationale. Ainsi, l’attention portée aux conflits entre Ibn Rashid et Ibn Saoud n’a de sens que dans la mesure où ils peuvent avoir des conséquences négatives sur le Koweït ou sur les relations diplomatiques entre Londres et Constantinople. On remarquera que le refus de la Grande-Bretagne de s’engager de manière active dans les affaires de la péninsule lui permet de maintenir un équilibre entre les deux rivaux et ainsi d’empêcher l’émergence d’un pouvoir hégémonique susceptible de mettre en danger ses intérêts stratégiques dans le Golfe. On notera aussi que le principe de non-intervention dans les affaires de l’Arabie s’inscrit dans la logique de maintien du statu quo à l’œuvre dans les relations avec la Turquie et l’Allemagne concernant le Koweït et le train de Bagdad dans le but assumé d’empêcher l’établissement de toute puissance rivale dans les eaux, sur les rives et dans l’hinterland du Golfe.

Lire les parties précédentes :

La Grande-Bretagne, le Koweït et les affaires de l’Arabie de la fin du XIX siècle à 1914. Première partie : le cadre général de l’action de la Grande-Bretagne dans le Golfe Persique. Le Koweït : situation géographique, limites territoriales et importance stratégique

La Grande-Bretagne, le Koweït et les affaires de l’Arabie de la fin du XIX siècle à 1914. Deuxième partie : la Grande-Bretagne et le Koweït : l’accord secret du 23 janvier 1899

La Grande-Bretagne, le Koweït et les Affaires de l’Arabie de la fin du XIX siècle à 1914. Troisième Partie : le train de Bagdad et la diplomatie des puissances, 1900-1903. De l’année 1900 au retrait de la Grande-Bretagne du projet de liaison ferroviaire

La Grande-Bretagne, le Koweït et les Affaires d’Arabie de la fin du XIX siècle à 1914. Quatrième partie. Le train de Bagdad et la diplomatie des puissances. De la rupture des négociations en 1903 à l’accord anglo-turc de 1913 (1/2)

La Grande-Bretagne, le Koweït et les Affaires d’Arabie de la fin du XIX siècle à 1914. Quatrième partie. Le train de Bagdad et la diplomatie des puissances. De la rupture des négociations en 1903 à l’accord anglo-turc de 1913 (2/2)

La Grande-Bretagne, le Koweït et les Affaires de l’Arabie de la fin du XIX siècle à 1914. Cinquième Partie : les Affaires de l’Arabie (1/2)

Notes :
(1) Précis of Koweit Affairs, § 204, Telegram dated 25 Dec 1901.
(2) Ibid., § 256.
(3) Ibid., § 257.
(4) Ibid., § 259, n° 39 of Secret E., Oct 1902, n° 11-41. Abd al Rahman avait aussi pris contact avec le Resident demandant à être considéré comme ‘one having relations with the British Government’, Historical Summary of Events in the Territories of the Ottoman Empire, Persia and Arabia affecting the British position in the Persian Gulf. 1907-1928, IOR/R/15/1/170, p.13.
(5) Ibid., § 267, Telegram from Secretary of State to Viceroy, 22 Sept. 1902.
(6) Ibid., § 270-271, 1-Telegram from Viceroy to Secretary of State for India, 3rd Oct 1902 : “Kemball has been instructed to warn Mubarak as in your telegram of 22nd Sept […]. With letter, dated 6th Sept. Kemball forwards requests from Mubarak for gift of 2 or 3 guns. […] Mubarak mentions that Ibn Rashid has with him a gun presented to him by the Turks, and report received through Bahrein says that Ibn Rashid had 5 guns. I presume answer should be that Mubarak’s request cannot be met, but that provided he complies with injunction conveyed to him in pursuit of your telegram of 4th Dec 1901, HMG will charge themselves with defence of Koweit district” 2- Telegram from Secretary of State, 14th Oct. 1902 : “Secretary of State approves reply proposed provided that Koweit district is clearly defined as the district adjoining or close to the Bay of Koweit.”
(7) Ibid, § 264, Letter from Senior Naval Officer, 21st Nov. 1902 : “On the 18th Nov. Sheikh Mubarak received a letter from Abdul Aziz to say that, after a long engagement, he had defeated Ibn Rashid, the Amir of Nejd, at a place called Delum […]. If Bin Rashid, the present Amir of Nejd, were entirely crushed, the position of Koweit would be much strengthened for it was doubtful if the Turks would even attempt to interfere with that place if they knew that the Arabs in Nejd would support Koweit, as it would probably jeopardize their position at Hasa and Katif. […]. Although Mubarak had been warned by the political Resident not to take part in the present quarrel, it was likely his sympathy would be shown more in an active than in a passive way.”
(8) Précis of Koweit Affairs, § 311 : “I told the Sheikh that the advice which had been given to him not to assume an aggressive attitude against the Amir of Nejd appeared to me to be sound ; that, as Mubarak had himself informed me, the fortune of war appeared to be going against the Amir whose power appeared to be on the decrease and that, if Mubarak would keep quiet, time would appear to be on his side, whereas if he pursued an aggressive policy, he might get into difficulties from which it could be difficult for H.M. Government to extricate him. I told him at the same time that there could be no objection to his taking the requisite measure for protecting his own territory, but I advised him not to go further than this.”
(9) Historical Summary of Events, p. 14.
(10) Précis of Koweit Affairs, §311.
(11) Gazetteer of the Persian Gulf, vol. 1, part 2, p.1145.
(12) Ibid., p. 1146.
(13) Ibid., p. 1157.
(14) British Relations with the Wahabis, IOR/L/PS/18/B164, Mr Brodrick’s telegram of Feb.8, 1904.
(15) Ibid., O’Conor to Lansdowne, Feb. 26, 1904.
(16) British relations with the Wahabis, Government of India to Secretary of State, 24 Mar. 1904 : “It may shortly be incumbent on us to take a more lively interest in the affairs of Arabia […]. When the political situation in Nejd has developed and above all if the present representative of the Wahabee family succeeds in establishing his ascendancy […] we think that it may be desirable again to enter into relations.”
(17) Précis of Koweit Affairs, § 318.
(18) Ibid., § 323, Viceroy to Secretary of State, 28 Apr. 1904.
(19) Ibid., § 348, Telegram, dated Bushire, 16 May 1904. From Cox, Political Resident, Persian Gulf, to Secretary of Government of India in the Foreign Department : “I have now received a letter of 2 May from Bin Saud in which he protests against Turkish invasion and begs for British protection for himself and his country. Finally he urges the use of the telegraph to get a reply from the British Government […]. If our reply proves discouraging, he will doubtless try the Russian consul.”
(20) Ibid., § 348, Telegram n°1663. E A. 20 May 1904.
(21) British Relations with the Wahabis, Lansdowne, 10 May 1904.
(22) Ibid., Sir O’Conor to Foreign Office, 23 May 1904.
(23) Précis of Koweit Affairs, § 348, Secretary of State to India to Viceroy, 25 May 1904.
(24) Ibid., § 348, H.E. the Viceroy to the Secretary of State for India, 26 May 1904 : “As to Sir Nicholas O’Conor’s view of the general political aspect of the question, our opinion is a follows : the growth of our influence with Sheikh Mubarak has been concurrent with the success of his friend Bin Saud and our prestige at Koweit must suffer materially if we permit Turkish influence to determine supremacy of the Turkish nominee against Bin Saud. […]. The re-establishment of the Wahabi dynasty, which is now rather territorial than fanatical, would, in our opinion be open to less objection than this. We cannot therefore agree that our authority at Koweit would be imperilled by the success of Bin Saud.”
(25) Gazetteer of the Persian Gulf, vol. 1, part 2, p. 1147.
(26) A Collection of Treaties, Engagements and Sanads, relating to India and the neighbouring Countries, vol. XI, IOR/L/PS/20/G3/12, p.187.
(27) Gazetteer of the Persian Gulf, vol. 1, part 2, p.1148.
(28) Kuwait Affairs Jan 1905-Dec 1905, File 53/7/D (D7), IOR/R/15/1/477, Diary of the Political Resident in Turkish Arabia for the week ending 26th December 1904 : “He (the Vali of Badgdad) said that on hearing of this expedition, both Ibn Rashid and Ibn Saoud had written to him saying that they wished to make peace, and would accept the Sultan’s authority. He said he did not expect there would be any serious fighting because his force would be too strong for any opposition.”
(29) Memorandum by Mr Parkes on British Policy of Non-Interference in the Affairs of Nejd, 3 July 1913, IOR/L/PS/18/B200. Voir aussi British Relations with the Wahabis, Brodrick to Government of India : HMG agree that Knox should give no opinion on advice to be given by Mubarak to Ibn Saoud but should further warnings on entanglements in interior.”
(30) Kuwait Affairs, Jan 1905-Dec 1905, Cox to Secretary to the Government of India in the Foreign Department, 17 Jan. 1905.
(31) Ibid., Secretary to the Government of India in the Foreign Department to the Political Resident, Bushire, 23 Jan. 1904.
(32) Ibid., Cox to Secretary to the Government of India in the Foreign Department, dated Bushire, 12 Mar 1905, Copies of a letter and enclosure from British Political Agent, Kuwait. Reports on Sheikh’s Mubarak version of recent interviews between Ibn Saoud and Vali of Bussorah.
(33) British Relations with the Wahabis, Government of India to Secretary of State, 11 Jan. 1906 : “It should be considered how serious to our prestige and influence the consequences might be if Bin Saoud should attack the Pirate Coast Chiefs or succeeded in extending his influence over them, and how important it is that we should prevent, as far as lies in our power, such a contingency, especially now that the Wahabee Amir has recognized the suzerainty of the Sultan. Ibn Saoud should be warned that interferences in those localities would be regarded as an unfriendly act.”
(34) Ibid., Cox to Government of India, 16 Sept. 1906. Voir aussi l’analyse de cette note dans Philip Perceval Graves, The Life of Sir Percy Cox, Londres, 1941, pp. 350, p. 104.
(35) Ibid., Secretary of State to Government of India, 9 Sept. 1906 : “HMG maintain view that their interest and influence should be confined to coast. No steps should be taken to enter into relations with Nedj or send agents into interior without previous sanction.”

Publié le 21/09/2016


Yves Brillet est ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de Saint Cloud, agrégé d’Anglais et docteur en études anglophones. Sa thèse, sous la direction de Jean- François Gournay (Lille 3), a porté sur L’élaboration de la politique étrangère britannique au Proche et Moyen-Orient à la fin du XIX siècle et au début du XXème.
Il a obtenu la qualification aux fonctions de Maître de Conférence, CNU 11 section, a été membre du Jury du CAPES d’anglais (2004-2007). Il enseigne l’anglais dans les classes post-bac du Lycée Blaringhem à Béthune.


 


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