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Par Delphine Froment
Publié le 04/03/2013 • modifié le 06/03/2018 • Durée de lecture : 12 minutes

Amman, photo d’archive non datée de John Bagot Glubb en tenue de bédouin

PLANET / AFP

En octobre 1920, suite au rapport de Peake, deux nouvelles forces sont créées par les Britanniques pour assurer la stabilité de la Transjordanie : la Mobile Force, constituée de cent hommes, dont le but est de surveiller la route qui va de Amman à la Palestine ; et une troupe de cinquante hommes, qui doivent s’adjoindre aux Britanniques postés à Karak. Ces deux forces forment le noyau de ce qui deviendra bientôt la Légion arabe (elle prendra ce nom seulement en 1923). A ces effectifs, l’émir et futur roi hachémite Abdallah, conscient de la nécessité d’avoir une force militaire au moins égale à celle des chefs tribaux pour se maintenir au pouvoir, ajoute deux cent hommes pour former une infanterie ; en avril 1921, il se nomme commandant en chef.

Aussi, la Légion arabe naît de la volonté tant des Hachémites que des Britanniques, qui partagent un même objectif : la pérennité du pouvoir en place, grâce à l’allégeance des populations. Les origines de la Légion arabe montrent combien elle est tributaire de la période coloniale britannique. Le fait qu’elle ait été conçue au tout début de l’existence du royaume hachémite la place au cœur de la construction de l’Etat transjordanien. C’est pourquoi la Légion arabe semble être la clé d’une situation durable dans le pays, en ce qu’elle assure sa sécurité et maintient le pouvoir en place : l’histoire de la Jordanie est donc intrinsèquement liée à l’histoire de son armée. Mais la Légion arabe est également un ferment d’unification nationale, car elle est l’instrument principal de l’intégration des Bédouins au sein de l’Etat et de la construction de l’identité (trans)jordanienne. Ainsi, son histoire est à la fois militaire, politique et géopolitique, coloniale et postcoloniale, sociale, culturelle et identitaire.

Les années 1920 : des débuts difficiles

En tant que commandant en chef, Abdallah conçoit lui-même l’organisation des forces de ce qui sera appelé en 1923 la « Légion arabe » : elle est constituée de la « Darak », ou gendarmerie (400 hommes), la Réserve (150), un bataillon régulier d’infanterie (200), et une troupe de chameliers (100). Mais dès le mois de mai 1921, une rébellion tribale à Kura, près d’Irbid, met en évidence la faiblesse des forces de la Darak, et l’inefficacité du dispositif déployé par Abdallah. Cet incident a de sérieuses répercussions tant pour l’évolution politique que pour l’évolution de la Légion arabe, et préfigure le rôle crucial de la Légion dans la consolidation de la Transjordanie. Suite à l’événement de Kura, les Britanniques cherchent à augmenter leur contrôle sur l’armée, alors qu’Abdallah demande davantage de financements pour la consolider : ce financement est accordé à condition que F.G. Peake soit chargé lui-même des finances, et qu’une force de réserve de 750 officiers soit créée et également commandée par lui. Les Britanniques cherchent de toute évidence à réduire l’autonomie du pouvoir militaire transjordanien, et à garder une certaine mainmise sur le contrôle du territoire.
L’arrivée de Peake marque un tournant, et un premier développement d’ampleur de la Légion : elle se compose bientôt de trois cavaleries, trois infanteries, une artillerie, une compagnie de mitrailleuses et un escadron chargé des transmissions ; ce à quoi s’ajoute la création de centres d’entrainements et d’écoles d’officiers, le déploiement de l’administration…

Mais les difficultés face aux dissidents tribaux persistent, et la rébellion d’Adwan de 1923 en est le meilleur exemple : les tribus jordaniennes jalousent les Libanais, Syriens et Palestiniens qui détiennent les meilleurs postes au sein de l’administration et du gouvernement, et Sultan al-Adwan, chef tribal, devient le leader d’un mouvement de contestation dont le slogan est « Jordan for Jordanians ». L’autorité est rétablie par un compromis, mais Abdallah ne veut laisser impuni ce défi à son autorité et accuse plusieurs partisans du mouvement de conspiration contre l’Etat ; Sultan al-Adwan, comprenant qu’il est lui-même sur la sellette, décide de marcher sur Amman, et occupe deux des avant-postes de la gendarmerie qui contrôle les entrées occidentales de la capitale. Les troupes de la Légion arabe, menées par F.G. Peake, contrattaquent, et battent les forces rebelles. Sultan al-Adwan est exilé. Cet événement rappelle le besoin urgent d’une force armée efficace et qui puisse servir à l’Etat d’instrument de coercition, et ce, même s’il se trouve sous commandement britannique, et non arabe. F.G. Peake reprend cette affaire à son compte, et réaffirme un peu plus le contrôle britannique sur la Légion. Cela met Abdallah dans une situation encore plus difficile face à certains Transjordaniens qui lui reprochent sa dépendance vis-à-vis des Britanniques.

La Légion arabe cependant s’impose peu à peu au cours des années 1920, et accompagne la création de l’Etat-nation en établissant progressivement une nouvelle forme de discipline : « En bref, dans cette phase de développement (1923-1926), la Légion, en employant la force de manière disciplinée, a introduit l’homme tribal, le Bédouin rebelle ainsi que le citadin à la notion de contrainte et à l’acceptation d’un ordre imposé par une autorité administrative centrale [1]. » Et en 1926, la Légion arabe est composée d’environ 1500 hommes, et forme des officiers arabes au sein d’une Central Training School. S’il s’agit là d’un premier pas, le chemin est cependant encore long : les Bédouins restent encore très hostiles à la Légion, car ils voient très bien le développement d’un gouvernement central qui en découle ; et il faut attendre les années 1930 et l’action de John Bagot Glubb pour qu’ils acceptent de s’y enrôler. Aussi, pour le moment, F.G. Peake se contente de recruter parmi les paysans sédentarisés, comme il l’écrit lui même : « Ma stratégie était de former une force constituée de populations arabes sédentarisées ou villageoises qui pourraient progressivement contrôler les Bédouins et permettre qu’un gouvernement arabe dirige le pays sans provoquer de crainte ou subir d’interférences de la part des chefs tribaux [2]. »
Cependant, le 1er avril 1926, Lord Plumer crée la Transjordan Frontier Force (TJFF) qui a vocation à défendre les frontières de la Transjordanie par rapport à la Syrie et l’Arabie saoudite : elle réduit donc l’importance de la Légion arabe, qui devient une simple force de sécurité interne, largement confinée à des devoirs de police, et sans fonction réellement militaire. Ainsi, en 1927-1928, le titre du commandant-en-chef devient « Assistant Commanding Officer, Army, for Public Security ».

De 1930 à la fin de la Seconde Guerre mondiale : le renouveau de la Légion arabe

La création de la TJFF pourrait être interprétée comme un retour en arrière pour la Légion arabe. Mais celle-ci semble au contraire avoir tiré son épingle du jeu : ses fonctions sont certes limitées, mais avec John Bagot Glubb, qui arrive d’Irak en novembre 1930 pour faire face aux tribus rebelles, la Légion va pouvoir se concentrer sur certaines difficultés et y remédier véritablement. Sous l’impulsion de J.B. Glubb, la Desert Mobile Force est mise en place au sein de la Légion : c’est un moment tournant de son histoire. Deux décisions sont prises par J.B. Glubb : la Desert Mobile Force doit être purement bédouine (c’est-à-dire composée de soldats nomades ou semi-nomades), et elle doit avoir à la fois une force de frappe sur de longues distances, et en même temps pouvoir se regrouper, se réapprovisionner et communiquer à travers tout un réseau de forts situés dans le désert et équipés de radios. Le recrutement de bédouins apporte à la Desert Mobile Force une expérience militaire de la guerre dans le désert ; et ils acquièrent peu à peu la coordination nécessaire au bon déroulement d’une opération. Grâce à J.B. Glubb, la Desert Mobile Force devient la force d’intervention principale de la Légion arabe.

Mais l’action de J.B. Glubb ne s’arrête pas là : l’incorporation des Bédouins dans l’armée participe directement à leur intégration au sein de l’Etat transjordanien. Il repense leur culture et élabore une nouvelle identité jordanienne en choisissant certaines caractéristiques bédouines et en laissant d’autres de côté. L’uniforme du soldat bédouin est conçu d’après l’imaginaire orientaliste qu’a J.B. Glubb de la culture bédouine : plutôt qu’occidentaliser leurs vêtements, il propose qu’un keffieh à damier rouge et blanc leur serve de couvre-chef. Il gagne ainsi la confiance des Bédouins, qui le considèrent bientôt comme l’un des leurs : J.B. Glubb est ainsi appelé Glubb Pasha, ce qui montre l’attachement et l’admiration que les soldats ont pour lui.
Glubb Pasha est sans doute l’acteur le plus important de la formation de la Légion arabe, tant c’est grâce à lui qu’elle devient une force incontournable. Car jusque-là, les enjeux se limitaient surtout à la construction étatique : dans les années 1930, ces difficultés sont peu à peu dépassées. Mais avec la Seconde Guerre mondiale, la Légion arabe va avoir l’occasion de s’affirmer sur la scène internationale et de regagner ses fonctions militaires initiales, qu’elle avait perdues au profit de la TJFF en 1926. En effet, en 1941, elle participe aux côtés des Alliés aux campagnes contre l’Irak de Rashid Ali al-Gillani et contre les forces françaises de Vichy de Syrie et du Liban. La Légion, en plus d’une certaine reconnaissance internationale, acquiert à nouveau de l’expérience, et se recycle peu à peu comme force militaire.
Dans l’effort de guerre, son développement est essentiellement financé par la Grande-Bretagne, qui achète son équipement à Détroit (plusieurs centaines de véhicules et de camions Ford…). La Légion arabe connaît une expansion telle qu’à la fin de la guerre, elle possède trois régiments (au lieu d’un régiment en 1939). Elle se compose de 8 000 hommes au total, donc 3 000 brigades de 3 régiments, 15 garnisons de 2 000 hommes, 2 000 nouvelles recrues en centre d’entrainement, 500 hommes dans la Desert Patrol Force, et 500 hommes pour l’administration ou le personnel médical. De mieux en mieux équipée, elle a désormais une base située à Azraq.

L’abolition du mandat britannique en mars 1946, et la proclamation du royaume hachémite de Jordanie viennent achever cette expansion et cette transition de la Légion arabe : d’une force de sécurité aux fonctions militaires faibles, elle devient une armée régulière et une institution militaire nationale à part entière.

La Légion arabe dans le premier conflit israélo-arabe (1947-1948)

La fin de la Seconde Guerre mondiale cède bientôt la place à un nouveau conflit qui détermine l’histoire géopolitique de la Jordanie : les tensions autour de la création imminente d’Israël, qui débouchent le 15 mai 1948 sur la première guerre israélo-arabe.
Dès 1947, les hostilités montent autour de la question palestinienne ; et dès avant la décision de l’ONU de partager la Palestine dans son plan du 29 novembre 1947, le roi Abdallah propose d’envoyer sa Légion défendre les Arabes palestiniens. Après l’annonce du plan de partage, il déclare que la Jordanie est prête à déployer les forces de la Légion arabe : le 7 février 1948, les Britanniques acceptent l’entrée de l’armée jordanienne dans la partie arabe du territoire palestinien à partir du 14 mai 1948, date à laquelle est fixé leur départ de Palestine. Ainsi, la Jordanie, avec l’intervention de la Légion arabe, prend clairement position dans le conflit israélo-palestinien ; position qu’elle maintiendra au moins jusqu’aux événements de Septembre noir, en 1970.
Devant l’imminence de la guerre, il s’agit d’agir rapidement pour renforcer la Légion arabe. La Jordanie bénéficie encore de l’aide britannique, la Grande-Bretagne lui fournissant alors des officiers, ainsi qu’un financement non négligeable. En effet, même si la période mandataire est achevée, la Grande-Bretagne continue à s’intéresser aux enjeux géopolitiques du Moyen-Orient, et à participer à la stratégie militaire de la Jordanie : J.B. Glubb est d’ailleurs encore à la tête de la Légion arabe. Cependant, seulement 4 500 soldats sur 6 000 possibles sont opérationnels en mai 1948, et l’armée ne possède pas de forces de réserve encore efficaces, car elles n’ont été créées qu’en 1947. Telle qu’elle est organisée, la Légion arabe apparaît surtout comme une force régulière efficace à long terme, mais encore faible militairement en 1948.

C’est dans ces conditions que le 15 mai 1948, un jour après la proclamation d’indépendance d’Israël, que les Etats arabes (dont la Jordanie) déclarent la guerre à l’Etat d’Israël. La Légion arabe apporte 4 500 hommes sur les 24 000 soldats arabes au total, et pourtant, elle est l’une des armées qui va le plus se distinguer au moment du conflit. Dès le début, les forces jordaniennes entrent dans la partie arabe de la Palestine, occupant ainsi la majeure partie de la Cisjordanie, c’est-à-dire un territoire palestinien, d’après le plan de partage de 1947. La Légion arabe doit pourtant faire face aux difficultés matérielles, car un embargo posé par l’ONU entrave le réapprovisionnement des Jordaniens en armes et en munitions.
Un événement, en particulier, est resté dans les mémoires des soldats jordaniens : la « Bataille de Jérusalem ». Ville sacrée, autant pour les Musulmans que pour les Juifs ou les Chrétiens, Jérusalem (al-Quds al-Sharif) est occupé par les Israéliens, y compris la partie arabe (est de la ville) : devant cette violation du plan de partition de l’ONU, le roi Abdallah envoie la Légion arabe défendre la ville « trois fois sainte ». L’armée entre le 18 mai 1948 dans Jérusalem, et après plusieurs jours de combats intenses, elle boute les Israéliens hors de la partie est. En parallèle, la Légion arabe remporte une victoire lors de la bataille de Latroun qui oppose 1 200 Jordaniens à 6 500 Israéliens, pour prendre possession de la place forte ; l’enjeu est de couper la route reliant les villes de Jaffa et de Tel-Aviv à Jérusalem. Malgré leur défaite, les Israéliens contournent Latroun avec la « route de Birmanie » qui permet d’accéder à Jérusalem. Ils essayent alors d’envahir à nouveau Jérusalem Est en juillet 1948 : la Légion arabe défend la partie arabe et ses lieux saints, jusqu’au cessez-le-feu imposé par l’ONU le 19 juillet 1948.
Finalement, par une série d’armistices, la guerre prend fin à Rhodes en 1949, et la Jordanie signe l’armistice avec Israël le 3 avril 1949. La Légion arabe aura su tirer son épingle du jeu lors de ce conflit meurtrier, en s’affirmant comme force militaire sur la scène moyen-orientale et internationale, et en conservant la Cisjordanie.

De 1948 à 1956 : expansion rapide et autonomisation

Entre la fin du mandat britannique et les conflits israélo-arabes comme horizon d’attente, le royaume hachémite comprend qu’il est impératif de développer et d’autonomiser son armée. Pour renforcer et favoriser son expansion, il s’agit d’abord de créer des services (administratifs, techniques…) entièrement indépendants de la Grande-Bretagne. Les effectifs de la Légion arabe augmentent rapidement : de 6 000 soldats en 1948, ils passent à 12 000 en 1953. De même, un centre d’entraînement très élaboré est ouvert en 1950, auquel s’ajoute en 1951 une école de cadets, où sont placés des jeunes garçons venant de tribus, dès l’âge de 10 ans, et qui suivent une éducation à la fois scolaire et militaire. Des améliorations techniques, enfin, sont à noter dans l’artillerie, l’infanterie, les forces blindées, le génie et les services techniques : le Royal Tank Corps créé en 1954 et la Royal Jordanian Air Force en 1955 en sont deux exemples. Si l’armée rencontre un tel succès, c’est également parce qu’elle permet d’appartenir à un groupe privilégié de la société : en effet, en plus d’un bon salaire, les militaires bénéficient d’une éducation, d’un logement, d’assurances médicales. D’autant plus qu’il n’y a pas alors de loi de conscription, ni de clause pour un système de service nationale en Jordanie : c’est donc une armée de métier, et qui plus est, attractive de par la sécurité qu’elle offre aux militaires et à leurs familles.

Avec un nombre de réfugiés palestiniens toujours croissant sur le territoire jordanien, il devient important d’impliquer au mieux les nouveaux arrivants dans la défense nationale, plutôt que de les marginaliser et de risquer d’en faire des rebelles. C’est dans ce dessein que J.B. Glubb crée une nouvelle force : la National Guard, qui recrute 30 000 hommes dans les villages. Cette force consiste à laisser les recrues dans leurs villages pour qu’elles puissent les défendre, tout en les rattachant à l’armée. Pourtant, contrairement à la volonté de J.B. Glubb, le gouvernement refuse d’impliquer les Palestiniens dans la National Guard, car il juge trop risqué de leur donner des armes.
En réalité, les Bédouins forment une majorité écrasante dans la Légion arabe, particulièrement dans l’infanterie et dans les forces blindées ; ils présentent 80% des effectifs contre 20% des populations hadaris (sédentaires) dans les branches techniques ou dans le génie. D’ailleurs, les seuls officiers hadaris de la Légion arabe, jusqu’en 1956, travaillent dans l’administration, ou comme interprètes ou éducateurs. Il existe un certain mépris des Bédouins pour les Hadaris, tant les premiers ont été valorisés et présentés comme le symbole de la nation jordanienne par J.B. Glubb ; et une certaine sociabilité tribale se rejoue au sein de la Légion, marginalisant donc les soldats hadaris.
Mais avec le mouvement nationaliste et anticolonial des années 1950, cette situation ne dure pas. La Grande-Bretagne est de plus en plus critiquée, accusée de profiter de l’instabilité politique (assassinat du roi Abdallah en 1951, maladie et démission de son successeur le roi Talal, jeunesse du nouveau roi Hussein…) pour s’immiscer dans les affaires jordaniennes. C’est dans le cadre de sa politique d’arabisation de l’armée que le 2 mars 1956, le roi Hussein démet J.B. Glubb de ses fonctions, et lui donne deux heures pour quitter le territoire [3] ; les officiers arabes remplacent alors les derniers officiers britanniques. A cette occasion, la Légion arabe est renommée : elle devient alors l’« Armée royale de Jordanie ». Ce changement de nom semble marquer symboliquement la fin d’une coopération militaire de trente-cinq ans entre la Jordanie et la Grande-Bretagne, et l’autonomisation définitive du royaume hachémite vis-à-vis de son ancienne puissance mandataire.

Conclusion

Après les débuts des années 1920, entre affirmation difficile et concurrence de la TJFF, la Légion arabe finit par s’imposer à partir des années 1930 comme une force militaire incontournable en (Trans)jordanie et au Moyen-Orient, notamment grâce à l’action de J.B. Glubb et aux aides financières britanniques. Mais au-delà de son histoire militaire, il faut voir également la Légion arabe comme un symbole pour l’Etat-nation jordanien, et un instrument essentiel pour la légitimation de la dynastie hachémite.

Bibliographie :
 Yoav Alon, The Making of Jordan, Londres, I. B. Tauris, 2007, 214 pages.
 Jean Delmas, « LÉGION ARABE », Encyclopædia Universalis [en ligne], http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/legion-arabe/
 John Bagot Glubb, The Story of the Arab Legion, Londres, Hodder and Soughton, 1956, 371 pages.
 Joseph A. Massad, Colonial Effects, New York, Columbia University Press, 2001, 396 pages.
 Kamal Salibi, The Modern History of Jordan, Londres, New York, 1998, 298 pages.
 Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, Politics and the military in Jordan : a study of the Arab legion, 1921-1957, New York, Washington, F.A. Praeger, 1967, 169 pages.
 Article « 1956 : King of Jordan sacks British general », site de la BBC, 02/03/56, [en ligne], http://news.bbc.co.uk/onthisday/hi/dates/stories/march/2/newsid_2514000/2514379.stm.
 Site du roi Hussein de Jordanie, article « The tragedy of Palestine », http://www.kinghussein.gov.jo/his_palestine.html

Publié le 04/03/2013


Agrégée d’histoire et élève à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm, Delphine Froment prépare actuellement un projet doctoral. Elle a largement étudié l’histoire du Moyen-Orient au cours de ses études universitaires, notamment l’histoire de l’Islam médiéval dans le cadre de l’agrégation.


 


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