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Elargissement des BRICS : une entrée remarquée du Moyen-Orient (3/3). Pourquoi les autres pays candidats ont-ils été refusés ?

Par Emile Bouvier
Publié le 14/12/2023 • modifié le 14/12/2023 • Durée de lecture : 8 minutes

Crédits photo : A general view of flags of (From L to R) South Africa, Brazil, Russia, India and China during the 2023 BRICS Summit at the Sandton Convention Centre in Johannesburg on August 24, 2023.
Michele Spatari / AFP

Lire les parties 1 : Des acteurs régionaux de premier plan et 2 : Qu’y gagnent les nouveaux membres ?

1. Le désintérêt, au moins temporaire, pour les pays économiquement mineurs ou politiquement instables

Avant toute chose, le rejet de ces candidatures s’explique principalement par le souhait affiché des membres des BRICS de ne pas élargir trop vite et trop amplement, tant à des fins d’intégration que de cohérence de l’ensemble politico-économique que le groupe est supposé incarner [1]. Il est donc apparu nécessaire de n’élargir qu’à un nombre initialement restreint de pays. Ensuite, comme vu dans la précédente partie de cet article, les BRICS s’emploient à ne choisir que des pays dont l’ampleur économique, géographique et/ou démographique soit assez notable pour se montrer significative à l’échelle mondiale. Dès lors, la candidature de pays comme la Tunisie ou Bahreïn a dû être écartée à ce titre, tout comme l’Irak ou la Syrie dont les instabilités sécuritaires respectives ont dû se montrer, par ailleurs, des freins immédiats à leur adhésion.

2. Le cas de la Turquie

Si le sort réservé à la Turquie peut interroger au vu de son caractère hautement stratégique, le rejet de sa candidature apparaît toutefois d’autant moins dommageable que la demande d’adhésion turque semblait ne plus être réellement à l’ordre du jour, malgré des articles de la presse progouvernementale rappelant la place « évidente » (sic) de la Turquie au sein des BRICS [2].

En effet, les autorités turques ont annoncé leur intention de rejoindre le groupe en juillet 2018, lors de la participation du président turc Recep Tayyip Erdogan à un sommet des BRICS [3], à une époque où les relations entre la Turquie et ses alliés américano-européens se trouvaient fortement dégradées et où la présidence turque cherchait de nouveaux partenaires à l’est. Les BRICS ont toutefois émis aussitôt une fin de non-recevoir à cette candidature en raison de leur souhait, à l’époque, de ne pas élargir le groupe [4]. Les autorités turques ne montreront pas davantage d’entrain les années suivantes à renouveler leurs vœux d’adhésion et aucun officiel turc ne sera observé lors des réunions des BRICS organisées les années suivantes [5]. Seul un député de l’AKP (Parti de la justice et du développement), le parti présidentiel turc, Arif Demirkiran, sera aperçu lors d’une réunion secondaire du groupe le 25 juillet 2023 [6].

La non-intégration d’Ankara aux BRICS n’a, de fait, pas fait l’objet d’une couverture médiatique particulière en Turquie qui, d’ailleurs, n’est pour le moment engagée dans aucune forme de dédollarisation de son économie, a contrario des Emirats arabes unis, de l’Egypte, de l’Iran ou encore de l’Arabie saoudite. L’annonce, par la présidence turque, de relancer le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne en juillet 2023 [7] a par ailleurs entériné, de facto, l’abandon officieux de la candidature d’Ankara aux BRICS, du moins pour le moment.

3. La présidence algérienne persuadée d’intégrer les BRICS

Le cas de l’Algérie, toutefois, interpelle davantage, notamment au vu de son volontarisme affiché à rejoindre les BRICS et sa proximité avec la Russie en particulier. En effet, Alger se montre un fervent soutien de Moscou - pourvoyeur de 76% du matériel de guerre algérien depuis 2002 [8] - et l’a montré ostensiblement de nombreuses façons ces derniers mois. L’Algérie est par exemple le seul pays d’Afrique du Nord à avoir exprimé son abstention [9] lors du vote d’une résolution des Nations unies condamnant l’invasion russe de l’Ukraine en mars 2022 [10]. Faisant fi des protestations américaines - et de la menace de sanctions faite par des sénateurs américains en raison des échanges militaires entre Moscou et Alger [11] -, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est par ailleurs rendu en Russie le 15 juin 2023 [12] afin d’y rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine. L’excellence des relations russo-algériennes est telle que l’accession d’Alger au groupe des BRICS paraissait évidente pour Moscou, dont le Ministre des Affaires étrangères Sergeï Lavrov déclarait le 1er février 2023 que l’Algérie « possède toutes les caractéristiques et avantages qui la placent au-dessus des autres pays cherchant à rejoindre les BRICS » [13]. La présidence algérienne devait paraître d’autant plus certaine d’intégrer les BRICS que l’Algérie est le seul pays de la région Afrique du Nord/Moyen-Orient, avec les nouveaux BRICS que sont l’Egypte, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, à entretenir avec Pékin un « partenariat stratégique global », le plus haut niveau de coopération accordé par les autorités chinoises à un pays [14].

L’Algérie a, pourtant, été finalement exclue de cette première vague d’expansion des BRICS, un refus jugé par la presse comme une « humiliation » [15] pour Abdelmadjid Tebboune, malgré les assurances de l’administration sud-africaine qu’Alger ferait « probablement » partie de la deuxième vague d’expansion [16]. Dès lors, que s’est-il passé ?

Il convient dans un premier temps de ne prendre avec recul les informations de divers médias algériens affirmant que la candidature algérienne n’a pas été retenue car elle s’est vue opposer un veto de l’Inde avec la complicité d’Etats étrangers ; en effet, ces médias affirment alternativement et de façon contradictoire que l’Inde aurait obéit à la France, soucieuse de se « venger » des autorités algériennes en raison de leur « influence croissante dans la région du Sahel aux dépens [de Paris] » [17], ou encore que le « couple israélo-marocain » [18] aurait « missionné l’Inde pour saborder l’adhésion de l’Algérie aux BRICS » [19].

4. Une économie algérienne encore peu intéressante pour les BRICS

Les critères étudiés en première partie de cet article expliquent ici le rejet de la candidature de l’Algérie ; premièrement, du point de vue économique, cette dernière n’a pas satisfait aux exigences de compétitivité et d’attractivité économiques requis. En effet, l’Algérie, si elle reste un acteur économique incontournable en Méditerranée, fait toujours reposer la majeure partie de ses recettes sur la vente de pétrole et de gaz : en 2018, les bénéfices tirés de la commercialisation de ces hydrocarbures représentaient 60% des revenus de l’Etat algérien et 96% de ses exportations [20]. Ce manque de diversité économique la rend vulnérable aux différentes évolutions géopolitiques et ne sauraient être un garant de croissance économique à l’avenir.

Comparativement, l’Ethiopie, acceptée parmi les BRICS, se montre moins riche que l’Algérie ; toutefois, son profil économique et diplomatique correspond aux membres des BRICS et, plus particulièrement encore, de la Chine. En effet, les bonnes relations d’Addis-Abeba avec les principaux membres des BRICS, sa population nombreuse (120 millions en 2021 [21]), son taux de croissance économique élevé (6,4% pour l’année 2021/2022 [22]) et ses perspectives de développement favorables font de l’Éthiopie une zone de développement d’avenir pour les BRICS.

L’argument économique, s’il a dû porter sa part de responsabilité dans la décision de ne pas intégrer l’Algérie aux BRICS, paraît toutefois peut-être mineur face aux arguments diplomatiques, malgré la proximité d’Alger avec le Kremlin.

5. L’Algérie, au centre d’une équation diplomatique peu compatible avec les nouveaux membres des BRICS

Du point de vue de la compatibilité diplomatique, la situation de l’Algérie se complique davantage, notamment eu égards aux candidats finalement retenus par les BRICS. En effet, Riyad entretient des relations complexes et souvent dégradées avec Alger [23], notamment en raison de la position belligérante de cette dernière à l’égard du Maroc [24] et de son rejet des offres de médiation régulièrement proposées par les autorités saoudiennes [25]. Il en va de même pour les relations algéro-émiriennes, là encore fortement dégradées, entres autres choses, par le désaccord opposant les deux Etats arabes sur la question marocaine et, plus particulièrement, du Sahara occidental. Abou Dhabi se montre en effet un fervent défenseur de Rabat [26] tandis qu’Alger soutient le Front Polisario [27]. Régulièrement à l’origine de passe d’armes diplomatiques entre les deux pays, ce différend gangrène substantiellement leurs relations dans leur ensemble. L’Algérie a ainsi reproché aux art3479 Emirats arabes unis la normalisation de ses relations avec Israël [28] tandis que le président émirati, le cheikh Mohamed bin Zayed al Nahyan (« MBZ »), a refusé de rencontrer son homologue algérien malgré la demande de ce dernier en juin 2023 lors du forum économique international qui se tenait à Saint-Pétersbourg [29], par exemple.

Plus largement, l’adhésion de l’Algérie aux BRICS paraissait d’autant plus improbable que cette dernière s’oppose, de fait, à l’axe constitué par l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte qui, s’il n’est pas exempt de pierres d’achoppement, trouve malgré tout une forme de cohérence - et de cohésion - autour de nombreux terrains d’entente et d’intérêts partagés. A contrario, l’Algérie se trouve plus proche de l’axe Turquie-Qatar [30], notamment en raison de l’hostilité de ce dernier à l’égard des Saoudiens, des Emirats arabes unis et de l’Egypte ; sans revenir sur l’ensemble des sujets opposant ces Etats, il peut être opportun de rappeler, par exemple, le blocus établi à l’initiative de Riyad contre Doha de 2017 à 2021 - et qui ne sera outrepassé que par la Turquie -, la menace d’opérations armées de l’armée égyptienne en art3082 Libye afin d’y contrer les éléments turcs positionnés dans le pays en 2020 [31] ou encore la crise diplomatique profonde entre Ankara et Riyad à la suite de l’assassinat du journaliste saoudien art2758 Jamal Khashoggi à Istanbul et des accusations directes de la Turquie à l’encontre des autorités saoudiennes qui ont suivi en 2018 [32].

Ainsi, la candidature algérienne se montrait relativement peu adéquate d’un point de vue économique et, surtout, incompatible d’un point de vue diplomatique, en tous cas vis-à-vis des pays ayant nouvellement rejoints les BRICS.

Conclusion

Ainsi, l’expansion des BRICS s’est distinguée par l’entrée de pays majoritairement moyen-orientaux, témoignant tant de l’intérêt de la Chine, de la Russie, de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du Sud à l’égard de cette région que du rôle que cette dernière entend désormais jouer à l’échelle internationale. L’intégration de pays stratégiques, tant diplomatiquement qu’économiquement - et notamment énergétiquement -, comme l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Iran témoigne de la volonté de ces derniers de multiplier désormais leurs partenaires commerciaux, sans tourner le dos pour autant à leurs partenaires traditionnels, en particulier les Etats-Unis (sauf en ce qui concerne, naturellement, le cas iranien). La question d’une nouvelle expansion des BRICS dans un avenir proche se pose toutefois. Le succès des projets actuellement développés par le groupe, à l’instar de la « banque des BRICS » et d’une potentielle monnaie d’échange alternative au dollar [33], se montrera, à cet égard, déterminant.

A lire sur Les clés du Moyen-Orient :
 Tandis que tous les regards sont tournés vers l’Ukraine, que devient le conflit en Syrie ?
 Les relations turco-américaines : de la crise conjoncturelle à la dégradation structurelle (3/3). Analyse et perspectives de la relation américano-turque : vers un horizon toujours plus nuageux
 La Turquie et ses nouveaux « alliés », sous la direction de Jean Marcou, revue Orients Stratégiques numéro 9, 2019
 art3032 Candidature de la Turquie à l’Union européenne : où en est le processus d’adhésion ? Première partie : la Turquie, européenne ? Genèse du projet et débats
 Moyen-Orient et production de gaz naturel : les 20 premiers producteurs de gaz naturel en 2022

Sitographie :
 China and India are at odds over BRICS expansion, Atlantic Council, 08/08/2023
https://www.atlanticcouncil.org/blogs/new-atlanticist/china-and-india-are-at-odds-over-brics-expansion/
 Türkiye obvious nation for expanded BRICS, says leading economist, Anadolu Ajansi, 12/05/2023
https://www.aa.com.tr/en/turkiye/turkiye-obvious-nation-for-expanded-brics-says-leading-economist/2896122
 President Erdoğan goes to South Africa to attend BRICS Summit, Presidency of the Republic of Türkiye, 25/07/2018
https://www.tccb.gov.tr/en/news/542/95940/president-erdogan-goes-to-south-africa-to-attend-brics-summit-
 BRICS Rejects Full-Time Membership to Turkey ; Ankara Dejected, The EurAsian, 30/07/2028
https://www.eurasiantimes.com/brics-turkey/
 Turkiye Next For BRICS ?, Silk Road Briefing, 02/09/2023
https://www.silkroadbriefing.com/news/2023/09/02/turkiye-next-for-brics/
 COMMENT : So what did happen to that claimed Turkish aspiration to join BRICS ?, Intellinews, 24/08/2023
https://intellinews.com/comment-so-what-did-happen-to-that-claimed-turkish-aspiration-to-join-brics-289788/
 Erdogan : « Ouvrez d’abord la voie à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et, ensuite, nous ouvrirons la voie à la Suède » pour l’Otan, La Tribune, 10/07/2023
https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/erdogan-ouvrez-d-abord-la-voie-a-l-adhesion-de-la-turquie-a-l-union-europeenne-et-ensuite-nous-ouvrirons-la-voie-a-la-suede-pour-l-otan-969159.html
 Figure of the week : African countries’ votes on the UN resolution condemning Russia’s invasion of Ukraine, Brookings, 09/03/2022
https://www.brookings.edu/articles/figure-of-the-week-african-countries-votes-on-the-un-resolution-condemning-russias-invasion-of-ukraine/
 Russian Arms : US Members of Congress Call for Sanctions on Algeria, Morocco World News, 30/09/2022
https://www.moroccoworldnews.com/2022/09/351595/russian-arms-us-members-of-congress-call-for-sanctions-on-algeria
 Algeria President Tebboune ignores US outcry with Russia visit, The NewArab, 15/06/2023
https://www.newarab.com/news/algeria-president-visits-russia-despite-international-outcry
 Sergey Lavrov Confirms Depth of Russia’s Alliance with Algeria, Morocco World News, 04/02/2023
https://www.moroccoworldnews.com/2023/02/353873/sergey-lavrov-confirms-depth-of-russias-alliance-with-algeria
 (Vidéos) Rejet des BRICS : l’Algérie de Tebboune humiliée, Le Petit Journal Marocain, 24/08/2023
https://www.lepetitjournalmarocain.com/2023/08/24/tebboune-abdelmadjid-algerie-brics-algeria-maroc-morocco/
 Algeria likely to be among second batch of countries to join BRICS – GODONGWANA, Eyewtiness News, 26/08/2023
https://ewn.co.za/2023/08/26/algeria-likely-to-be-among-second-batch-of-countries-to-join-brics-godongwana
 Le veto de l’Inde, en conspiration avec la France, à l’origine du rejet de l’Algérie des BRICS, Dzair Tube, 27/08/2023
https://dzair-tube.dz/fr/le-veto-de-linde-en-conspiration-avec-la-france-a-lorigine-du-rejet-de-lalgerie-des-brics/
 Un veto indien ferme contre l’Algérie, L’Expression, 31/08/2023
https://www.lexpressiondz.com/nationale/un-veto-indien-ferme-contre-l-algerie-372916
 Tebboune unwelcome at Arab summit in Riyadh, Atalayar, 15/05/2023
https://www.atalayar.com/en/articulo/politics/tebboune-unwelcome-at-arab-summit-in-riyadh/20230515185120184761.html
 L’Arabie saoudite déplore la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, ArabNews, 25/08/2021
https://www.arabnews.fr/node/134286/monde-arabe
 This Is Why Algeria Evades Mediation With Morocco., Newslooks, 24/12/2022
https://www.newslooks.com/this-is-why-algeria-evades-mediation-with-morocco/
 UAE Leads 35 Countries in Renewing Support for Morocco’s Territorial Integrity, Morocco World News, 13/09/2022
https://www.moroccoworldnews.com/2022/09/351336/uae-leads-35-countries-in-renewing-support-for-moroccos-territorial-integrity
 Morocco and Western Sahara : A new conflict brewing ?, DW, 19/07/2023
https://www.dw.com/en/moroccos-territorial-claims-on-western-sahara-a-new-conflict-brewing/a-66288761
 Algerian lawmakers seek to criminalize normalization with Israel, Anadolu Ajansi, 17/05/2022
https://www.aa.com.tr/en/middle-east/algerian-lawmakers-seek-to-criminalize-normalization-with-israel/2590611
 Algérie-Qatar : des relations historiques privilégiées, un partenariat stratégique prometteur, Algérie Presse Service, 16/07/2023
https://www.aps.dz/algerie/158472-algerie-qatar-des-relations-historiques-privilegiees-un-partenariat-strategique-prometteur
 Escalating tensions between the United Arab Emirates and Algeria : a potential diplomatic crsis unveiled, Archyde, 23/06/2023
https://www.archyde.com/escalating-tensions-between-the-united-arab-emirates-and-algeria-a-potential-diplomatic-crisis-unveiled/
 Egypt threatens military action in Libya if Turkish-backed forces seize Sirte, Financial Times, 21/06/2020
https://www.ft.com/content/e6aa87b0-5e0b-477f-9b89-693f31c63919

Publié le 14/12/2023


Emile Bouvier est chercheur indépendant spécialisé sur le Moyen-Orient et plus spécifiquement sur la Turquie et le monde kurde. Diplômé en Histoire et en Géopolitique de l’Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, il a connu de nombreuses expériences sécuritaires et diplomatiques au sein de divers ministères français, tant en France qu’au Moyen-Orient. Sa passion pour la région l’amène à y voyager régulièrement et à en apprendre certaines langues, notamment le turc.


 


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